work_id,theme,provenance,created_at,text,reviewed_on,id,comments,metaphor,dictionary,updated_at,context 6428,"",Reading,2014-01-10 21:14:13 UTC,"Combattu sans cesse par mes sentiments naturels qui parloient pour l’intérêt commun, & par ma raison qui rapportoit tout à moi, j’aurois flotté toute ma vie dans cette continuelle alternative, faisant le mal, aimant le bien, & toujours contraire à moi-même, si de nouvelles lumières n’eussent éclairé mon coeur, si la vérité, qui fixa mes opinions, n’eût encore assuré ma conduite & ne m’eût mis d’accord avec moi. On a beau vouloir établir la vertu par la raison seule, quelle solide base peut-on lui donner? La vertu, disent-ils, est l’amour de l’ordre. Mais cet amour peut-il donc & doit-il l’emporter en moi sur celui de mon bien-être? Qu’ils me donnent une raison claire & suffisante pour le préférer. Dans le fond leur prétendu principe est un pur jeu de mots; car je dis aussi, moi, que le vice est l’amour de l’ordre, pris dans un sans différent. Il y a quelque ordre moral partout où il y a sentiment & intelligence. La différence est que le bon s’ordonne par rapport au tout, & que le méchant ordonne le tout par rapport à lui. Celui-ci se fait le centre de toutes choses; l’autre mesure son rayon & se tient à la circonférence. Alors il est ordonné par rapport au centre commun, qui est Dieu, et par rapport [65] a tous les cercles concentriques, qui sont les créatures. Si la Divinité n’est pas, il n’y a que le méchant qui raisonne, le bon n’est qu’un insensé.
(IV, p. 305 in Everyman)",,23320,"","""Combattu sans cesse par mes sentiments naturels qui parloient pour l’intérêt commun, & par ma raison qui rapportoit tout à moi, j’aurois flotté toute ma vie dans cette continuelle alternative, faisant le mal, aimant le bien, & toujours contraire à moi-même, si de nouvelles lumières n’eussent éclairé mon coeur, si la vérité, qui fixa mes opinions, n’eût encore assuré ma conduite & ne m’eût mis d’accord avec moi.""",Empire,2014-07-23 17:29:26 UTC,"Book IV, Creed of the Savoyard Curate"